Cher client,
Les marchés ont connu une nouvelle semaine de turbulences, les États-Unis et le Canada s’affrontant sur des menaces de tarifs douaniers. Le manque de clarté et d’orientation de la politique économique a incité les investisseurs à se replier ces dernières semaines. Du côté positif, l’inflation aux États-Unis a ralenti plus que prévu en février, renforçant les prévisions selon lesquelles la Réserve fédérale recommencera à réduire les taux d’intérêt plus tard en 2025. L’indice des prix à la consommation (IPC) est tombé à 2,8 % (contre 3 % en janvier et 2,9 % en décembre). Bien que les taux devraient rester stables la semaine prochaine, le Federal Open Market Committee (FOMC) pourrait désormais prévoir d’autres baisses de taux pour 2025 dans son diagramme à points, reflétant l’amélioration des perspectives d’inflation.
La Banque du Canada a abaissé ses taux d’intérêt de 25 points de base à 2,75 %, marquant ainsi sa septième baisse consécutive, en raison de l’incertitude économique liée aux droits de douane américains. Après avoir réduit les taux de 225 points de base depuis un pic de 5 % en juillet 2023, les décideurs politiques réagissent à la baisse de la confiance des consommateurs, au ralentissement des investissements des entreprises et aux retards de croissance anticipés. Les économistes prévoient de nouvelles réductions – peut-être deux ou trois de plus d’ici à la mi-2025 – pour ramener les taux à 2 %, bien que la banque prévienne que la politique monétaire ne peut pas compenser entièrement les dommages causés par les droits de douane. Si les droits de douane peuvent faire grimper l’inflation à court terme, des experts comme David Rosenberg estiment qu’un affaiblissement de l’économie pourrait à terme conduire à une désinflation, ce qui nécessiterait un nouvel allégement des taux d’intérêt.
Le conflit tarifaire en cours entre les États-Unis et leurs partenaires commerciaux s’est récemment aggravé lorsque le président Trump a menacé d’augmenter les droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium canadiens de 25 % supplémentaires, portant le total à 50 %, en réponse à la surtaxe de 25 % proposée par le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, sur les exportations d’électricité vers les États-Unis. Bien que M. Ford soit revenu sur son projet de droits de douane, la Maison-Blanche n’avait pas encore retiré les prélèvements supplémentaires à la fin de la journée de négociation. Par ailleurs, des droits de douane distincts de 25 % sur les importations d’acier et d’aluminium en provenance de l’UE sont entrés en vigueur cette semaine. Ces mesures protectionnistes visent à protéger les fabricants américains, qui luttent depuis longtemps contre la concurrence des importations canadiennes moins chères, comme en témoignent la hausse de 2,12 % de l’indice NYSE American Steel et l’augmentation des actions de sociétés telles que US Steel (5,33 %), Nucor (2,53 %) et Alcoa (3,13 %). Alors que certains experts suggèrent que le blocage des concurrents étrangers pourrait stimuler les producteurs nationaux de métaux, le marché dans son ensemble reste prudent, ébranlé par l’imprévisibilité des politiques tarifaires et le risque de nouvelles mesures de rétorsion.
Les États-Unis et l’Ukraine ont tenu des discussions en Arabie saoudite afin de négocier un accord de paix pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Il s’agit de leur première grande discussion depuis une réunion tendue dans le bureau ovale entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président Donald Trump. Après plus de huit heures de négociations, l’Ukraine a accepté un cessez-le-feu de 30 jours proposé par les États-Unis, sous réserve de l’acceptation de la Russie, ce qui a incité l’administration Trump à lever la suspension de l’aide militaire et de l’échange de renseignements avec Kiev. Les pourparlers, la deuxième grande discussion sur la guerre organisée par les États-Unis en Arabie saoudite, comprenaient également des plans pour un accord crucial sur les minéraux, les États-Unis étant maintenant prêts à présenter la proposition de cessez-le-feu à la Russie par l’intermédiaire de l’envoyé spécial de M. Trump, Steve Witkoff.
Les récentes élections au Groenland, remportées de manière inattendue par le parti pro-entreprises Demokraatit avec 29,9 % des voix, ont attiré l’attention des États-Unis, car le président Trump insiste pour acquérir l’île riche en minerais pour sa sécurité nationale et sa base spatiale stratégique Pituffik, bien que 85 % des Groenlandais s’opposent à cette idée. Dirigé par Jens-Frederik Nielsen, Demokraatit privilégie une voie progressive vers l’indépendance vis-à-vis du Danemark, qui contrôle la politique étrangère du Groenland depuis qu’il lui a accordé l’autonomie en 1953, plutôt que de se précipiter dans un partenariat avec les États-Unis. Alors que la campagne s’est concentrée sur des questions nationales telles que les soins de santé et l’éducation plutôt que sur les ouvertures de Trump, Nielsen a fermement rejeté le contrôle des États-Unis, soulignant le désir du Groenland de construire son propre avenir alors qu’il navigue dans l’indépendance et résiste à la pression extérieure.
L’investissement à long terme exige de la patience, de la perspective et la compréhension du fait qu’il y aura forcément des turbulences sur un long vol. Même si le panneau des ceintures de sécurité a été allumé, la certitude d’arriver à destination reste inchangée.
« Si vous êtes affligé par quelque chose d’extérieur, la douleur n’est pas due à la chose elle-même, mais à l’idée que vous vous en faites ; et cette idée, vous avez le pouvoir de la révoquer à tout moment. » – Marcus Aurelius
Passez un bon week-end,
PW